Chapitre 3 : Siquijor et Apo Island

De l’île aux sorcières à l’île aux tortues.

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Nous prenons le premier bateau de la journée (réservé la veille) au départ de Tagbilaran, à Bohol, direction l’île voisine de Siquijor (prononcer Siquiror) faisant elle aussi partie des Visayas. Environ 1h plus tard, nous y sommes. 


Siquijor, l’île mystique…

Siquijor est une île particulière. La plupart des philippins n’y vont d’ailleurs pas. Ils l’appellent « l’île maudite ». Pour l’occasion, une prière avant le départ en bateau est prononcée à la télévision… 

Les croyances prétendent qu’elle est hantée par des mauvais esprits et que ses habitants pratiquent la magie noire. Rien que ça… Il n’en fallait pas plus pour nous intriguer.

Nous louons donc un scooter dès notre arrivée sur l’île afin que les déplacements soient plus faciles. La dame de l’office de tourisme nous donne une feuille avec toutes les guest houses de l’île. Nous nous dirigeons vers la plage principale de San Juan où se situe la majorité des logements et des petits commerces. Après quelques visites, nous prenons la dernière chambre du Sylvia’s GH. La pluie commence à bien tomber et l’ambiance de l’île devient alors plus mystérieuse encore… Bouhhhh!


Que faire à Siquijor ?

Durant toute la durée de notre séjour sur Siquijor, la pluie a rythmé nos journées. Ça n’a donc pas été le grand coup de cœur mais une belle découverte quand même. 

  • Prendre le scooter et faire le tour de l’île : attention cependant aux coqs qui déboulent tandis que les chiens errants, eux, ne se bougent pas tellement. On en a rencontré vraiment beaucoup sur cette île. 

 

  • Aller rencontrée l’âme de l’arbre le plus vieux de l’île : le Balete Tree, âgé de plus de 400 ans. À son pied, un bassin rempli de poissons. C’est le fish spa du coin. Nous sommes restés presqu’une bonne heure à se faire nettoyer les pieds par ces petites bêtes. C’était la première fois pour nous deux alors nous étions un peu hésitants au début. On a quand même bien rigolé car c’était pas ce qu’il y avait de plus naturel.

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  • Les chutes d’eau Cambugahay : à peine arrivés, un jeune philippin nous saute dessus pour faire le guide. Il ne nous demande pas d’argent et il nous dit que c’est juste pour nous accompagner et assurer notre sécurité. Effectivement, les pierres sont bien humides pour y descendre et la terre est bien boueuse avec la pluie qu’il tombe tous les jours. On arrive au bout de 5 minutes de marche à des bassins d’eau couleur limestone. La couleur nous rappelle celle des bassins des chutes de Kuangsi au Laos. C’est très beau! Les philippins ont aménagé des cordes pour pouvoir sauter de plusieurs mètres dans ces bassins, au-dessus des chutes, moyennant quelques pesos. Jérémie se lance (pas avec la corde) dans cette magnifique eau. L’avantage, en période de pluie, c’est que ce lieu n’est pas bondé. En période sèche, c’est l’endroit préféré des philippins et des touristes pour une pause rafraîchissante. Il faut dire que le cadre est vraiment idyllique. 
  • Monter au Mont Badilaan et prendre un petit déjeuner au belvédère avec une superbe vue sur la baie de l’île. La route pour y accéder n’est pas terrible et un peu accidentée mais ça en vaut la peine. 

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  • Se poser et se baigner sur les plages de Siquijor : ce ne sont pas les plus belles des Philippines mais elles restent très sauvages et authentiques.

Nous avons donc commencé par une réserve sous-marine : Tubod, où nous avons été accueilli un peu brutalement par les philippins sur place nous demandant tout de suite de l’argent. 

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Nous n’avions pas été habitués à ce type d’accueil … Il faut nager super loin pour voir des poissons et parfois des petits requins. Heureusement, un jeune est venu s’excuser plusieurs fois pour l’attitude du patron. Mis à part cela, la plage est très mignonne mais pas très bien entretenue. De nombreuses autres plages bordent l’île mais la plus belle, selon nous, est celle de Kagusua Beach.

On nous avait dit de faire attention à nos affaires sur cette plage mais il n’y avait quasi personne. L’eau est claire et des énormes roches karstiques ornent la plage. Nous rencontrons des pêcheurs qui reviennent de leur pêche. Les poissons sont multicolores. C’est très beau mais tristes de se dire qu’ils seront bientôt dans l’assiette de quelqu’un. Une autre plage est à priori sympa, avec un endroit où l’on peut sauter dans l’eau, il s’agit de Salagdoong Beach. C’est environ 50 pesos et rajouter 10 pesos pour le scooter. Nous n’y sommes pas allés car au moment où nous arrivions, une grosse pluie nous menaçait. 

 

  • Tester les Chamans locaux : étants sur l’île aux sorcières, il fallait absolument tester cette pratique ancestrale de soin. Nous avions tout d’abord demander au centre d’infos touristiques le nom des chamans réputés. Elle nous avait donné le nom d’une femme et d’un homme. Le jour que l’on avait choisi était parfait. L’ambiance mystique de l’île était a son paroxysme. Imaginez une pluie fine durant toute la journée accompagnée de nuages bas donnant un air de fin du monde. Les montagnes étaient sombres et les routes glissantes rendant le risque d’accident en scooter plus fort. Après plusieurs kilomètres à travers le routes accidentées nous arrivons, trempés, devant une petite maison. Le dame, que l’on avait imaginé plus vieille, nous reçoit. Nous sommes complètement trempés et on a vraiment froid. Elle installe tout d’abord Emmanuelle sur un tabouret au dessus d’un saut contenant des braise ardentes et l’enveloppe d’un grand drap blanc. Cette technique de fumigation permet de se débarrasser des mauvais esprits. Que ça fonctionne ou non, la technique réchauffe bien!

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100% Tabac

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Vient ensuite la phase de massages dynamiques avec différentes huiles fabriquées par elle et sa petite équipe. Chaque huile est utilisée pour différents symptômes (stress, maux de tête, douleurs abdominales… bref un peu tout). Elle répète l’expérience sur Jérémie ensuite. Elle nous offre un café et des gâteaux en attendant que la pluie cesse puis nous recommande d’aller voir l’autre Chaman du coin : bubulle.

Après avoir demandé 2-3 fois à des habitants où ce fameux bubulle habitait, nous arrivons devant une pancarte un peu rouge avec son nom. Une petite fille qui ne parle pas anglais vient nous voir et nous accompagne. Il faut descendre un chemin de terre très glissant, puis traverser un champs de maïs pour atteindre la petite maison bleue de Mr Bubulle. Cet homme a une technique bien différente pour éloigner les mauvais esprits. On s’assoie sur un tabouret chacun notre tour. Il prépare sa potion magique constituée d’un peu d’eau dans un bocal de verre et une pierre noire sacrée! Une grande paille en bois, et c’est parti pour effectuer des tours autour de nous en soufflant dans sa paille. Le but étant de nous « nettoyer » des mauvais esprits. Si nous ne sommes pas purs, des résidus noirs se déposent au fond du bocal. Une fois tous les esprits partis, bubulle peut tourner autant de fois autour de nous en soufflant dans sa paille, plus aucun déchet ne se dépose et l’eau est claire. C’est assez impressionnant car totalement visible. 

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Nous ne savons pas si nous avons été « déxorcisés » mais en tout cas, nous nous sentions plus légers après ces expériences et Emmanuelle a ressenti des sensations vraiment bizarres chez bubulle^^ Une expérience particulièrement intéressante à vivre si vous passez par Siquijor, l’île aux sorcières. 

On peut également se baigner du côté de San Juan à la « piscine » municipale.

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Après 3 jours sur l’île maudite, direction : Apo.


Apo Island, l’île aux tortues. 

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Pour cela, il nous a fallu prendre un bateau de Siquijor jusqu’à Dumaguette (île de Negro Occidental), puis un bus après avoir marché quelques kilomètres pour rejoindre la station, direction Malatapay au Sud pour enfin prendre une grosse bangka vers Apo. Il faut bien compter 6h de trajet^^ Attention, des bangkas partent régulièrement mais elles attendent d’être au complet pour partir (6 personnes environ). Nous avons eu de la chance car un couple attendait déjà et un autre est arrivé 15 minutes plus tard. 

Notre arrivée sur Apo Island était plutôt… humide! La traversée, ne s’est pas faite sans éclaboussures, nous étions déjà un peu mouillés lors de notre arrivée. La mer était assez agitée, le bateau s’est donc stoppé à une dizaine de mètres avant la plage ??? Euh on fait quoi? Et, bah, il faut sauter dans l’eau ! Des hommes arrivent pour prendre nos sacs à dos sur leurs têtes avec l’eau jusqu’aux épaules… Malgré le mauvais temps (légère pluie et vent fort), il va falloir vraiment se jeter à l’eau. Jérémie enlève son short et se met en caleçon. Nous sommes écroulés de rire de cette arrivée farfelue sur l’île aux tortues. 

Humides, fatigués de nos dernières heures de trajet, nous commençons à explorer les alentours, accompagnés de nos fidèles backpacks, pour trouver un logement. 

Nous nous arrêtons au Liberty’s Lodge. Il reste une petite chambre sur les hauteurs avec vue sur la mer. C’est parfait. La dame nous propose de prendre la chambre avec la pension complète. Ça ne nous tente pas trop car nous serions obligés de manger matin, midi et soir au Liberty’s Lodge. Et après calcul, ce n’est pas très avantageux. Donc non!

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Que faire sur Apo Island ?

  • La première chose est d’aller nager avec les nombreuses tortues qui longent la plage principale d’Apo Island. On pouvait même les apercevoir de notre chambre. Le temps n’étant pas vraiment au beau fixe, l’eau n’était pas très claire mais nous permettait tout de même de bien profiter de ces énormes tortues qui sont parfois aussi grande qu’Emmanuelle. 

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  • Traverser l’île à pied : il faut compter une demi-heure à une heure pour la traversée. Nous avons eu du mal à trouver le chemin au début car il faut carrément passer dans le jardin des habitants, à travers les draps qui sèchent au soleil pour arriver enfin au passage qui nous mène à travers une belle forêt ombragée, puis un superbe point de vue après avoir monté plusieurs marches. L’autre village est tout petit avec une plage qui est déserte. À priori on n’aurait pas le droit de s’y baigner mais les villageois ne nous ont absolument rien dit. Snorkeling top (cf photos au dessus).

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  • Se balader dans le village à la rencontre des habitants : nous cherchions un endroit où manger un midi. Mais nous avons été alpaguer par un petit groupe de jeunes pour venir boire du rhum avec eux. L’ambiance était vraiment conviviale malgré les yeux rouges imbibés de sang et d’alcool de ces trois jeunes philippins. Le tout rythmé par une petite musique de fond. L’un des trois copains chantent à priori très bien et ses deux autres copains nous disent qu’un jour il sera très connu. On prend donc une photo de lui au cas où, comme nous disait ses copains. 

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  • Aller manger au Mario’s Guest House : ils cuisent le poisson à la perfection et les dames sont d’une gentillesse extrême. Ça été notre QG le soir pour manger. Nous n’étions absolument pas mécontents de ne pas avoir pris la pension complète au Liberty’s Lodge. 

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Pêché par Jérémie

Il n’y a pas beaucoup beaucoup de choses à faire sur l’île d’Apo mais ça nous a permis de bien nous reposer. Après 3 nuits passées sur Apo, il était temps de repartir. 

Pour finir les Philippines en beauté, nous avons pris le ferry de Dumaguette vers Manille. Au total: 26h de bateau! 

Il fallait donc reprendre la bangka, le bus puis le bateau. Par peur de ne pas arriver à l’heure, on part sur le bateau avec les habitants qui vont faire le magnifique marché de Malatapay.

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Les prix sont complètement abordables et l’on y trouve absolument tout (alimentaire ou non, vêtement et animaux en tout genre). 

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Sauf qu’au beau milieu de la mer, Emmanuelle se rend compte qu’elle a oublié son portable à l’hôtel. Panique à bord ! Elle le dit au capitaine du bateau, qui arrête tout pour réfléchir. Nous avons été incroyablement surpris car toutes les personnes présentent sur le bateau (au moins une vingtaine) se sont plier en quatre pour trouver une solution. Au final mon portable partira dans 15 minutes avec l’autre bateau de touristes. Fiou! Qu’est-ce qu’ils sont gentils ces philippins! 

Après avoir fait un tour dans ce marché à l’ambiance effervescente, récupéré le téléphone d’Emmanuelle, et arrivés à Dumaguette, il nous fallait marcher 2 kilomètres vers le port. 

Nous avons eu une énorme peur car nous sommes tombés sur une véritable scène de guerre. Des policiers en position de combat, prêts à tirer avec des armes lourdes, des ambulances et le pire : des corps inactifs par terre et entassés dans une camionnette. Nous savons que cette partie des Philippines est considérée comme zone rouge à cause du terrorisme. Mais de là à se retrouver dans une scène comme celle-ci… Après plusieurs minutes qui semblaient être une éternité, tout le monde se releve. C’était simplement un exercice! Mais mon dieu, nous comprenons ce qu’on peut vivre toutes ces victimes d’attentats. Horrible, terrifiant…

Après 2h d’attente pour monter dans le bateau, nous partons pour 26h de navigation vers la capitale. C’est très long d’autant plus que 80% des passagers sont très pauvres et cela donne une ambiance particulièrement malsaine. Nous ne nous sentons pas du tout dans notre élément et avons hâte d’arriver. 

Une nuit de plus sur Manille avant d’aller direction l’Indonésie où nos parents nous rejoignent pour 3 semaines de vacances. Nous avons vraiment hâte puisque ça fait déjà 7 mois que nous ne les avons pas vu. ❤️


Siquijor

Où dormir sur l’île de Siquijor ?

  • The Sylvia’s GH : grande chambre avec sdb privée et possibilité de traverser la route pour aller à la plage de San Juan et d’accéder à la piscine de son frère dans une autre guest house + kayak prêté gratuitement. 600 P soit 10,36€/nuit.

Où manger à Siquijor ?

  • Baha bar : ambiance ultra sympa et cuisine excellente pour des tarifs corrects. Notre QG le soir. Un incontournable.
  • D’Barkards Food House : restaurant local mais très bon et pour un prix très faible. On recommande.
  • Angelina Bakeshop : des prix doux pour des gâteaux plutôt bons.

Activités payantes 

  • Aller voir un chaman : on donne ce que l’on veut.
  • Parking cambugahay falls10 P soit 0,17€ pour le scooter.

Transport sur Siquijor

  • Location de scooter : 266 P/jour soit 4,6€.
  • Bateau Bohol vers Siquijor : 700 P/pers + 20 P/ pers de taxe de port = 12,40€/pers. Aux Philippines, il y a tout le temps des taxes aux ports, on ne peut faire autrement.

Apo Island

Où dormir sur Apo Island ?

  • Liberty’s Lodge : chambre tout en bois avec balcon vue mer. Nous ne vous conseillons pas forcément de prendre la pension complète qui ne vaut pas le coup financièrement et l’on peut manger beaucoup mieux ailleurs. Certaines chambres ont leur sdb privée, la notre était privée mais dans le couloir. 500 P/nuit soit 8,63€.

Où manger sur Apo Island ?

  • Mario’s Lodge : elles cuisent le poisson à la perfection et pour 150 pesos (2,5€) chacun nous avons le plat de poisson, le riz, des crudités et l’eau. 

Transport sur Apo Island

  • Bateau vers Apo depuis Siquijor en passant par Dumaguete : mois de 500 P/pers soit 8,5€.
  • Pour le reste sur place, tout se fait à pied. 
  • Ferry Dumaguete – Manille : 2200 P/pers soit 38€. Moins cher que l’avion mais très très long… Prix pour une chambre partagée.

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