3 jours en immersion dans le Pantanal : sur les traces du Puma…
Après les plus belles chutes du monde (voir notre article sur Iguaçu), nous prenons un bus de nuit depuis Foz do Iguaçu, direction Campo Grande.
Campo Grande n’est pas une ville touristique en soi, mais c’est la porte d’entrée pour aller au Parc Pantanal.
Après une nuit quasi sans sommeil, nous arrivons vers 5h du matin à la station de bus de Campo Grande. Nous prenons un Uber qui nous emmène directement chez Mib, notre couchsurfer. Le soleil se lève à peine et nous apercevons déjà des perroquets et des Araras (grands perroquets bleus), quasi visibles que dans cette région du monde.
Mib, notre couchsurfer nous accueille avec un petit déjeuner qu’il nous a préparé avant de partir travailler. Nous avons une chambre pour nous, son appartement est très sympa et très propre. Nous passons la journée à nous reposer de cette nuit fatigante et à négocier avec les nombreuses agences qui proposent des tours dans le Pantanal.
En rentrant du travail, Mib nous propose de nous faire goûter son snack favoris : le XXX dans le meilleur endroit de Campo Grande. La Torta Folheada : pâte plus ou moins feuilletée avec jambon, fromage et sauce tomate. Ca fait en réalité comme une calzone mais bien bourratif.
Pour finir sur une note sucrée, nous goutons le Brigadeiro qui est une boulette de chocolat avec du lait concentré à l’intérieur. Mib a un mariage ce soir, donc ne peut rester avec nous. Tant pis, nous sommes tellement fatigués que nous allons nous coucher.
Que voir à Campo Grande ?
Le lendemain, Mib ne tavaille pas (c’est samedi). Il nous propose de faire un tour de la ville. Il nous prépare un Tereré (prononcer « Térérè ») que l’on boira tout au long de la visite de la ville. Le tereré est un thé froid originaire du Paraguay et de la région du Pantanal. Ils le boivent froid car il fait vraiment très chaud dans cette région.
C’est en fait un dérivé du Thé Maté de l’Argentine (quasi la même chose mais chaud). Le principe est simple : un seul verre rempli d’herbes à thé auquel on ajoute au fur et à mesure de l’eau lorsque l’on a soif. Pour boire, il, il suffit d’aspirer dans la paille en inox (Bombilla) dont le bout (servant de filtre) est plongé dans le verre et le mélange herbes-eau. Super bon. Dans cette région du Brésil, c’est aussi un symbole de convivialité. Tout le monde se rassemble autour du Tereré pour discuter et ils se font passer l’unique verre les uns après les autres. Une sorte de calumé^^.
Il nous explique qu’il n’y a pas grand-chose de touristique ici car c’est plutôt une ville importante pour le business et un centre politique. En effet, on passe devant de nombreux bâtiments réservés au gouvernement.
N’étant qu’à seulement 300 kms de la frontière avec le Paraguay, de nombreux habitants brésiliens y vont pour faire leurs courses ou acheter de l’électronique et des vêtements car il y a beaucoup moins de taxes, c’est donc beaucoup moins cher.
- Le Marché municipal Antonio Valente à Campo Grande est justement reconnu pour la vente de tout et n’importe quoi provenant du Paraguay. On peut donc y trouver des fruits, des légumes, des épices, mais aussi des vêtements, des sièges de bureau, ordinateur, télévision… bref, vraiment tout à des prix totalement attractifs pour les brésiliens.
- La Morada dos Bais : la première maison de la ville, devenue maintenant un musée.
- De nombreux parcs :
- Le Praça das Araras : une statue de 3 immenses araras, symboles de la région.
- L’immense parc de Poderes : le mieux est d’y aller en fin de journée pour se balader et rencontrer les caipivaras (sorte de gros cochons d’inde ou cochons sans queue) ainsi que des perroquets et autres oiseaux. Le coucher de soleil est généralement très beau. Pour nous, malgré les nombreux nuages ce soir-là, le ciel est devenu totalement violet. Magnifique.
La spécialité de Campo Grande est le poisson (d’eau douce). Mib a donc voulu nous emmener dans un très bon restaurant faisant une Churascaria mais de poissons (généralement de viande au Brésil, souvenir dans l’article de Rio).
Le principe est simple : on paye un prix unique, nous pouvons nous servir en légumes et accompagnements au buffet, puis quasi toutes les 3 minutes, un serveur nous propose un poisson cuisiné différemment. Le problème c’est que l’on veut tout goûter, du coup on est vraiment rassasié à la fin du repas. Mais c’était vraiment bon. On a rencontré des amis de Mib qui ont fait leur Lune de Miel à Paris et en sont totalement tombés amoureux ; à tel point que Sabrina est en train d’apprendre le français (elle parle d’ailleurs vraiment très bien) et ils aimeraient y habiter. On espère bien les accueillir en France quand ils reviendront !
Mib a beaucoup voyagé en Amérique du sud. Nous passons la soirée à discuter sur les voyages, à échanger et à se montrer des photos. Cela donne très envie de voyager à Sabrina et Enrique.
Le lendemain, nous avons réservé une excursion 2nuits/3 jours dans le Pantanal. Départ 9h !
Où dormir à Campo Grande ?
Chez Mib, notre couchsurfer adorable. On a passé de merveilleux moments à ses côtés et avec ses amis.
Où manger à Campo Grande ?
- 1er resto avec mib pour manger sa spécialité
- la Casa de Peixe : meilleur resto de poisson de la ville mais très cher
- Lagoa da Prata où l’on a mangé la churascaria de poisson : 55 reals/pers
- La grande Feria : vraiment sympa, pleins de stands pour manger toute la nourriture typique du Brésil.
- Kiwi bar : sabrina et Enrique nous y ont emmené pour goûter le Açai. C’est tout de même la boisson/glace que tous les brésiliens mangent mais que nous n’avions pas encore goûter. C’est un fruit provenant de l’Amazonie que l’on mange en sorbet, généralement accompagné de muesli et banane. Un délice à ce restaurant.
Transport
Bus Foz de Iguaçu- Campo Grande : 162 reals/pers (environ 40€), départ 16h45 de la station de bus internationale, arrivée à 5h45 environ à campo Grande. Toujours prévoir eau et de quoi manger.
Le Pantanal, une véritable expédition à la découverte d’une faune très sauvage…
Le Pantanal c’est quoi ?
Le Pantanal est la plus grande étendue marécageuse au monde. Il se situe dans la région du Mato Grosso et s’étend sur 136028 hectares. Son emblème est le Jabiru, un immense oiseau. L’ensemble est très plat et forme une sorte de cuvette où l’eau peut très rapidement s’accumuler entrainant la formation d’îlots où se réfugient les animaux. A la période où nous y étions (Janvier), les eaux commençaient à fortement monter, amenant avec elles de nombreux animaux en tout genre (serpents, caïmans, etc..).
Pourquoi ce parc ?
Nous hésitions avec la fameuse forêt Amazonienne. Seulement après de nombreuses recherches et discussions, on en est arrivé à cette conclusion : si tu vas en Amazonie, il est beaucoup plus difficile de voir des animaux. En effet, la forêt est tellement dense, que la visibilité est beaucoup moins bonne et les animaux peuvent aisément se cacher de l’Homme. Du coup, comme nous voulions surtout y aller pour découvrir les animaux, on a décidé de choisir le Pantanal pour être sûrs d’en prendre pleins les yeux. Et, le moins que l’on puisse dire c’est que nous n’avons pas regretté…
3 jours d’immersion dans le Pantanal en compagnie du Rambo brésilien
C’est donc après 4h de minibus que nous arrivons à l’entrée du parc. Plusieurs personnes étaient avec nous pendant le transport mais nous nous dis-pachons en fonction des agences que chacun a réservé. Nous nous retrouvons que tous les deux dans une Jeep qui nous mène à la Fazenda (ferme) en plein cœur du parc. Les routes se transforment en chemins de terre avec de nombreux trous.
Le conducteur s’arrête pour nous montrer les caïmans qui se prélassent au bord de l’eau ou encore pour observer un tatou qui traverse la route. C’était la première fois que nous voyions un tatou ! C’est vraiment un animal préhistorique ou… un Pokemon !
Nous faisons la connaissance de Gabriel qui sera notre guide et chef cuisinier durant notre séjour (la cuisinière étant en vacances). Il n’a pas l’air très fun, mais pas méchant bien que le sourire soit difficile pour lui. Au final, il est même plutôt attachant.
Il nous propose d’aller faire un tour à pied le temps qu’il prépare à manger pour le soir mais de bien se couvrir et de s’asperger d’anti-moustiques, car durant cette saison, il y a des centaines de moustiques. Des centaines ? Il exagère peut-être un peu quand même… mais on décide de suivre tout de même ses conseils, on emmène notre K-way au cas où, mais il reste dans le sac car il fait vraiment super chaud ici. A peine 5 minutes plus tard, nous étions emmitouflés comme des Inuits !
Incroyable le nombre de moustiques ! C’est limite à péter un câble. Nous observons de nombreuses espèces d’oiseaux dont de magnifiques perroquets verts mais notre balade s’écourte du fait de l’attaque des moustiques qui n’en ont strictement rien à faire de l’InsectEcran !
Après le dîner, Gabriel nous dit d’aller nous reposer et quand il fera noir, nous irons voir les animaux car c’est à ce moment que de nombreuses espèces sortent. Cool, mais « A quelle heure ? », sa réponse « Quand il fera nuit !! ». Merci ^^!
A la nuit tombée, c’est avec une lampe torche et la lumière de nos téléphones que nous allons explorer la forêt. C’est un peu flippant au début mais nous sommes dans un environnement totalement différents et où l’ouïe est complètement développée puisque nos yeux font moins de travail. Nous partons 1h. Nous aurons vu d’énormes mygales dégueues sur les arbres.
Il nous dit que parfois elles sautent. OK, on va mettre la capuche ! On a pu observer des caïmans et leurs yeux rouges dans la nuit, une sorte de renard, une famille de caïpivara en train de prendre leur bain… c’était vraiment top.
Il nous montre des endroits qui étaient totalement secs il y a encore 2 jours et qui sont inondés par l’eau de la rivière (Rio Paraguay). Nous sommes en pleine saison de la montée des eaux.
Le lendemain, nous nous levons vers 6h pour prendre notre petit déjeuner. Un long trek à travers la jungle et les marécages nous attend. Il nous explique qu’il faut que l’on mette nos baskets car on va marcher dans l’eau, qu’elle peut monter jusqu’à la taille et que c’est mieux d’avoir les baskets au cas où il y ait des anacondas et des caimans. Euh… oui, effectivement c’est mieux… mais sinon c’est sûr d’y aller ?
Pas le choix, on suit Gabriel armé de sa machette, d’un couteau et de son fidèle bandana. Lui est carrément pieds nus. On doute un peu de ce qu’il nous dit.
A peine 5 minutes de marche, et nous commençons à être dans l’eau.
Il nous explique qu’hier encore l’eau ne montait pas jusqu’ici. On s’enfonce de plus en plus jusqu’à avoir de l’eau à mi-cuisse. Purée, il ne rigolait pas. Gabriel est tout devant avec son bâton pour éloigner les serpents et caïmans qui pourraient venir nous mordre la jambe. Pas très rassurant tout ça. En plus, il y a une nuée de moustiques autour de nous. Le répulsif anti-moustiques y est presque passé.
L’expérience est totalement inédite. Nous avons l’impression d’être complètement en immersion dans cet immense marécage, entouré de grands oiseaux (les Tuyouyou ou Jabiru, qui sont le symbole du pantanal) et d’autres plus beaux les uns que les autres.
On croise les fameux Araras Azul qui sont d’immenses perroquets bleus aux contours des yeux jaunes. Ils sont magnifiques.
Un bruit étrange vient des arbres : ce sont des singes.
Encore une autre espèce que nous n’avions jamais vu. Gabriel entame une petite conversion avec l’un d’eux, impressionnant. Nous recroisons deux tatous un peu peureux.
De nombreuses vaches et chevaux viennent se rafraichir.
Gabriel s’arrête et nous montre une emprunte de pas : c’est un puma ou un jaguar. La trace est fraîche de ce matin.
Nous regardons constamment dans les arbres (endroit où les pumas se cachent) au cas où…
Il nous montre aussi d’innombrables trous dans le sol : ce sont des trous de serpents. Il nous explique que si l’on voit un serpent bleu et noir, il faut partir ! Si celui-ci nous mort, on a 2 heures avant de se procurer un antidote sinon… c’est la mort ! Il nous explique que cette période est la meilleure pour voir des animaux mais aussi la plus dangereuse pour les humains car c’est la montée des eaux et les animaux sont un peu partout (contrairement à la période sèche où les animaux sont tous regroupés autour des lacs et des rivières). Purée ça rigole pas. Il nous dit même qu’il a peur à cette période. Rassurant le mec ! Dans quelle galère on s’est mis ? On croise d’ailleurs un mini-serpent de la famille des anacondas en fin de parcours.
Nous apercevons un caïman à seulement quelques mètres d’où nous étions alors que nous avions de l’eau jusqu’à mi-cuisse (un peu plus haut pour Emmanuelle^^). On ne le sentait pas vraiment rassuré et Gabriel jouait fortement du bâton pour l’éloigner. Il nous raconte qu’un de ses guides s’est fait enroulé la jambe par un anaconda comme un garrot il y a deux ans et qu’une anglaise (donc touriste) s’est fait mordre un morceau de mollet par un caïman. Elle a dû être rapatriée sur Rio pour une greffe. Mmmmmhhhh… Pourquoi il nous raconte ça maintenant alors que nous sommes encore les pieds dans l’eau ? Peut être qu’il en jouait un peu mais ça marchait en tout cas!
Nous arrivons sans égratignures à la Fazenda, soulagés mais aussi super heureux de cette expérience incroyable.
Après un bon repas et une petite sieste : pêche aux piranhas !
Au total presque 8 piranhas pêchés.
C’est dingue comme ça mord vite ces bêstioles et leurs petites dents sont vraiment acérées.
Ce soir, on sait ce que l’on mange : piranhas frits ! Un régal.
Notre immersion se termine par un tour en bateau sur le Rio Paraguay.
Malheureusement, l’eau de la rivière étant vraiment trop haute, on ne verra pas de singes ou caïpivaras qui sont présents lors de la période sèche. On croisera de nombreux martins pêcheurs, des caïmans et des toucans timides.
Sur le chemin du retour, nous avons tout de même la chance de voir un tapir et un émeu paniqué par la voiture (qui allait trop vite pour le prendre en photos).
Nous ne regrettons pas du tout l’investissement dans ce tour de 3jours/2nuits. C’était une réelle découverte et nous avons pu voir de nombreux animaux jamais rencontrés auparavant (différente race de singes, tapir, tatou, araras, toucan, caïpivaras, mygales et scorpion découvert dans notre chambre…).
Le trek au fin fond du marécage, avec de l’eau jusqu’aux cuisses faisaient partie de l’expérience et était particulièrement cool.
Finalement Gabriel se détendait de jour en jour. On l’appréciait bien, d’autant plus que nous avions notre guide rien que pour nous, comme un tour privé.
Nous quittons ce magnifique parc pour le Paraguay, une destination non prévue mais où l’on pourra découvrir un des plus célèbres carnavals, celui d’Encarnacion.
Activités payantes
Tarif excursion 3j/2 nuits avec Pantanal trekking : 650 réals/personne soit 165€. Cela comprend : la navette aller-retour depuis et vers Campo Grande (ils viennent vous chercher à l’hostel) + la nourriture (diner du 1er soir, petit-déjeuner du 1er matin et 2eme matin, déjeuner du 2ème et 3ème jour) + logement (nous étions seuls donc nous avons eu une chambre avec sdb privée. Sinon c’est soit hammac ou chambre mais le tarif est plus élevé) + guide pour les activités :
- Sortie de nuit pour observer les animaux
- Trek dans le Pantanal
- Pêche aux Piranhas
- Jeep+ bateau sur le Rio Paraguay
Avantage : nous sommes en plein cœur du parc, nous pouvons nous promener comme nous voulons en plein cœur du Pantanal.
Conseils : toujours emmener de l’anti-moustiques, porter des vêtements amples, crème solaire, lunettes de soleil, de bonnes chaussures/baskets au cas où pour marcher dans l’eau.
A noter : ce tarif, nous l’avons fortement négocié donc n’hésitez pas à envoyer pleins de what’s app aux agences, ça fonctionne bien.
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